A l’heure de renouer avec le traditionnel grand rendez-vous de début d’été dans le bocage, nous sommes heureux de livrer une édition papier de zadibao (Télécharger ici). Le fond de l’air ne peut plus laisser aujourd’hui aucune place au doute quant au trésor que représente la zone humide sur laquelle ce rassemblement peut heureusement encore se dérouler. Alors que la crise climatique dans laquelle nous a engouffré.e.s le règne de l’économie prend une tournure accélérée, nous ressentons chaque jour plus à quel point la lutte contre l’aéroport et son monde visait juste, mais aussi l’urgence à inventer des existences qui s’inscrivent dans un compagnonnage radicalement autre avec le vivant. C’est ce que nous croyons encore possible avec le type de maillage territorial que nous avons défendu ici. Un an demi après l’abandon de l’aéroport, la zad reste une des zones rurales en France et en Europe occidentale avec la plus grande densité et diversité à l’hectare d’expériences collectives interconnectées. Loin de se limiter à la question paysanne, l’avenir pour lequel nous continuons à nous mobiliser s’articule avec des enjeux qui traversent aujourd’hui bien d’autres collectifs dans ce pays : de la défense des habitats collectifs écologiques hors norme à celle de la forêt comme bien commun. Nous nous employons toujours à imaginer jour après jour ce que pourra être dans le long terme la prise en charge collective d’un tel morceau de campagne par ses usager.e.s direct.e.s et celles et ceux qui s’y sont passionnément lié.e.s.
C’est bien à partir de son histoire et de cette assise que la zad continue à se déployer au-delà de son espace propre pour se relier ce week-end encore à celles et ceux qui cherchent à produire des bouleversements d’ampleur dans une époque autrement asphyxiante, des gilets jaunes aux jeunes grévistes du climat.