Amassada, pas res les arresta !
Après avoir subi cinq arrestations le mois dernier, le hameau de l’Amassada est encore debout et lance un nouvel appel à occupation « le temps d’une journée, d’une nuit, ou de toute une vie ». Une opération d’évacuation est à craindre pour les jours à venir. En effet, ce mercredi 27 février, des gendarmes en tenue de combat se sont déployés autour du site après avoir contrôlé tous les bâtiments. À l’heure où nous écrivons, ils ont stationné non loin de l’Amassada des vans banalisés et ont monté une antenne de quatre mètres de haut… Si vous ne pouvez vous rendre au plus vite sur ce merveilleux plateau peuplé de courageux Aveyronnais, il est également possible d’aller fêter comme il se doit dans le sud l’arrivée du printemps au carnaval qu’ils organisent à Millau le 9 mars pour « prendre la rue, changer ses allures ».
Wax up à Saint-Père-en-Retz ?
Parce que visiblement surfer directement sur les vagues de l’océan, c’est un peu has been, à Saint-Père-en-Retz, on prévoit un Surf Park. À 10 km des plages (pour que les embruns couvrent les odeurs de chlore ?), 8 ha de terres agricoles seraient ainsi dévorés pour laisser place à un bassin de 200 m de long, égayé de vagues artificielles toute l’année, dans une région où quasiment chaque été des restrictions de consommation d’eau doivent être imposées. Une marche de protestation a eu lieu dimanche dernier, avec plantation d’arbres et construction d’une cabane de la résistance. L’opposition déferle !
Opération Johnny
Durant la réunion de convergence des gilets jaunes de Vendée, une idée voit le jour : détruire tous les radars fixes du département. C’est la naissance de l’ « opération Johnny ». Une nuit de la mi-janvier, de petits groupes se forment, et chacun donne son portable à un membre de l’équipe qui le fera borner à l’autre bout du département. C’était bien pensé. Onze radars sont brûlés. Mais les balances sont partout ces derniers temps, et l’une d’elle note leur plaque d’immatriculation. Six personnes passent alors en procès pour l’incendie de deux engins flasheurs, qui coûtent la jolie somme de…100.000 euros. La presse en goguette reste muette d’étonnement face à cette incompréhensible envie de détruire les machines à sous de l’état. « Tous ont des enfants, sont au chômage ou ont un petit salaire, ils sont boucher, serveur, forgeron. Il y a même un pompier volontaire parmi les incendiaires », s’étonne France Bleu. Les fins limiers décryptent même le langage du peuple : le nom de leur opération fait « sans doute référence à la chanson « Allumer le feu ». » On la leur fait pas, aux journalistes.
Perles de parquet
Nous inaugurons une nouvelle série de brèves qui risque malheureusement d’être longue, tant les procureurs sont de petits boute-en-train.
La cour d’appel de Rennes, la même qui a refusé la libération de F. et Ben, jugera l’appel de la décision de relaxe d’Angélique et Geneviève concernant le dépôt d’ordures sur la voie publique, en l’espèce, les cartouches vides de lacrymogènes lancées à la zad et déposées devant la préfecture. Pourtant, les ordures, à la préfecture, ils ont l’habitude d’en avoir dans la maison…
Dépistage à Grow Heathrow
Au moment où nous écrivons ces lignes, des gens résistent à une expulsion dans un tunnel de 20 m et enchaînés a une éolienne artisanale à Grow Heathrow, dans l’ouest de Londres. Le site est une mini-zad tassée sur deux hectares, sur le tracé de l’éventuelle troisième piste de l’aéroport d’Heathrow. Dans un récit similaire à celui de la lutte à Notre-Dame-des-Landes, le site a été squatté à la suite du Camp Action Climat de 2007 contre l’expansion de l’aéroport. En 2010, avec l’aide des locaux dont les villages étaient menacés par le projet, la « zad » de Grow Heathrow s’est installée sur une casse illégale après que ses habitant.es aient nettoyé 1000 tonnes de déchets. Les 30 habitant.es ont produit des légumes, des champignons et organisent une école pour les « eco-warriors ». Le projet de piste a été annulé en 2010, mais réactivé en 2018. Ce qui nous montre bien qu’il ne faut jamais rentrer chez soi, même après avoir gagné une lutte. Les 8 et 9 mars, ils prévoyaient de célébrer leur 9ème anniversaire ; il semble qu’une réoccupation soit à l’ordre du jour.
Bon présage pour l’Assemblée des Assemblées de Gilets Jaunes
La Maison du Peuple de Saint Nazaire ne cesse de déjouer les pronostics : lors de l’audience au Tribunal d’Instance du 27 février, les occupant.e.s se sont vus octroyer le droit de rester sur place jusqu’au 23 avril. Ayant trouvé un accord avec les propriétaires, la MdP va donc pouvoir accueillir l’Assemblée des Assemblées des Gilets Jaunes, qui réunira des délégations de la France entière les 5, 6 et 7 avril prochains.